Cher lecteur, chère lectrice, 

Ce que vous êtes en train de lire n’est pas un journal ordinaire. Nous, les riverain.es de Donaustadt, activistes de différents groupes et citoyen.nes engagé.es  avec des parcours tous différents avons conçu et distribué ce journal bénévolement, entre les actions de mobilisation, le quotidien au camp et le travail salarié. Et pourquoi ? 

La municipalité de Vienne fait construire une autoroute au milieu de Hirschstetten. Elle a fait abattre des arbres et fusillé des cerfs, et ce partiellement illégalement. Elle a orchestré l’évacuation dans la violence de défens.euses du climat qui se trouvaient dans des tentes, des arbres ou sur des pelleteuses, à l’aide de spray au poivre et de matraques. 

Le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat), un groupe de scientifiques indépendant.es, qui recueille les recherches du monde entier concernant le changement climatique, avertit des conséquences dramatiques si nous continuons sur ce chemin. “Il y a une urgence climatique” dit António Guterres, le secrétaire général des Nations Unies. La guerre en Ukraine montre que notre dépendance au pétrole et au gas n’est pas seulement une menace avec la destruction de nos conditions de vie, mais aussi avec le financement de guerres. Ces problèmes globaux sont indissociables des décisions à l’échelle locale. Construire encore plus de routes pour encore plus de voitures qui brûlent encore plus de carburant n’est pas seulement fatal au niveau de la politique du climat. La construction de routes à l’échelle locale entraîne des inégalités sociales, crises économiques et guerres à l’échelle mondiale. La municipalité de Vienne s’accroche toutefois fermement à ses plans fossiles à court terme. 

Cette situation nous a poussé à nous rassembler dans le mouvement LobauBleibt (LobauReste) pendant l’été 2021. Des camps de protestations se sont installés sur les chantiers et nous avons organisé des manifestations et réunions d’informations. Aujourd’hui nous pouvons compter sur des milliers de personnes s’engageant contre l’autoroute et pour une mobilité plus juste écologiquement et socialement. 

La municipalité dépense des centaines d’euros pour des publicités. En tant que mouvement de la société civile nous n’avons pas un gros budget, mais nous avons la conviction de la nécessité de devoir se positionner contre cette politique néfaste pour le futur. Nous finançons notre journal grâce à quelques dons et le concevons et distribuons bénévolement.

Ensemble, nous nous engageons pour un futur valant la peine d’être vécu par et pour tous. Vous n’avez pas forcement à installer votre tente sur un chantier pour soutenir le mouvement. Faites vous votre propre idée et n’hésitez pas à vous engager avec nous. Vienne est ce que nous en faisons.

Votre LobauBleibt rédaction

Alexander Behr, Mattis Berger, Christian Bunke, Karl, Marlene Deibl, Isabell Eckl, Manuel Grebenjak, Mira Kapfinger, Anna Kontriner, Angie Lorenz, Jutta Matysek, Kurto Wendt

Traduction par Luce Tinarrage-Marzais

L’autoroute urbaine

La soi-disant “route urbaine” Aspern doit – selon les plans de la municipalité – traverser Donaustadt et poser les bases pour l’autoroute Lobau. Gewessler, la ministre du climat autrichienne, a annulé cette dernière en automne, mais la municipalité continue à s’y attacher fermement. Avec ses 3,2 km de longueur et ses 4 à 6 voies qui n’auront ni trottoirs ni bandes cyclables, il s’agit en fait plus d’une autoroute que d’une simple “route urbaine”, c’est pourquoi nous l’appelons plutôt autoroute urbaine. Ses coûts estimés sont de 460 millions d’euros – c’est-à-dire plus de 140 millions d’euros par kilomètre. Depuis des années, des riverain.es et défenseu.ses du climat protestent contre ce projet. La municipalité a refusé toute discussion sérieuse et orientée vers des solutions ainsi que l’intégration d’alternatives scientifiquement fondées. Elle a de plus ordonné l’évacuation par la police de plusieurs ZAD (Zones à Défendre, ou camps de protestation, comme ils sont nommés à Vienne).

À qui profite l’autoroute urbaine ?

Dans les discussions sur l’autoroute urbaine et l’autoroute Lobau, les débats portent souvent sur la situation locale du trafic dans l’arrondissement Donaustadt. Mais cette situation n’est pas la raison principale pour laquelle la ville de Vienne et la Chambre de Commerce veulent imposer ces deux projets.

De quoi s’agit-il vraiment ?

C’est dans la convention sur le futur entre la municipalité et la Chambre des Commerces publiée en début d’année qu’on peut voir le vrai visage du SPÖ (Sozialdemokratische Partei Österreich : Parti social-démocrate d’Autriche; le maire de Vienne est un membre de ce parti): il mène une politique locale dure, dans l’intérêt des grandes entreprises. Cette politique vise à faire de Vienne une plaque tournante du transport de marchandises internationales. Grâce à une connexion au trafic des véhicules lourds, d’immenses quantités de marchandises seraient transportées vers de nouveaux centres de logistique en bordure de la ville. Michael Ludwig, le maire de Vienne, a promis en janvier à la Chambre des Commerces que l’autoroute Lobau sera construite, et ce même si la ministre du climat Leonore Gewessler l’avait annulée. Pour imposer l’autoroute urbaine et le tunnel du Lobau, la Chambre des Commerces a engagé Martin Biach (du parti ÖVP, c’est-à-dire Österreichische Volkspartei, le parti populaire autrichien) en tant qu'”avocat local”.

 

L’autoroute urbaine et le monde qui l’entoure

Il ne s’agit pas dans ce paragraphe du lien très souvent cité par le SPÖ de l’autoroute urbaine avec les logements sociaux. Ceux qui profitent des autoroutes et font par la même concurrence aux petites entreprises locales, ce sont les grandes entreprises. Des sols arables fertiles seront transformés, en partie vendus pour la construction d’hangars logistiques. STRABAG et PORR (deux entreprises de construction) bénéficient d’une longue et étroite relation avec le SPÖ, et encaissent avec l’autoroute urbaine au moins 150 millions d’euros. Une supervision de construction a également été commandée pour l’aéroport de Vienne. Ce n’est pas un hasard: il appartient aux investisseu.ses des centres logistiques. 

Dans l’intérêt de tous ? Pas vraiment non…
Qu’est-ce que ça signifie pour nous habitant.es de Vienne, que “l’espace économique local doit être renforcé” ? Il s’agit principalement d’argent qui finit dans les poches de quelques PDG de grands groupes. Ce n’est pas la majorité qui en profite. Le problème de ce projet n’est pas seulement d’aggraver la crise climatique, c’est aussi de détourner de l’argent loin de domaines qui profiteraient vraiment à la majorité: transports publics, soins, crèches, santé, de meilleures conditions de travail et des salaires plus justes. L’initiative “Mehr für Care!” (Plus pour le care) révèle que les investissements dans les secteurs de la santé et du social créent deux fois plus d’emplois que les investissements dans les gros projets pollueurs.

Les “logements sociaux” promis s’avèrent n’être qu’un prétexte. Très peu de logements municipaux seront construits et les logements subventionnés abordables ne le seront que pour un temps limité. Après quelques années, les sociétés de locations peuvent demander un loyer beaucoup plus haut.

Les attaques du SPÖ Wien contre le mouvement LobauBleibt ne sont que le sommet de l’iceberg. Sous la surface, des entreprises de construction comme STRABAF et PORR, la Chambre des Commerces, la fédération des industriels (autrichienne) et les exploitants de l’aéroport de Vienne sont à l’oeuvre. Le SPÖ Wien ne s’intéresse aux concepts de mobilité respectueux de l’humain que s’ils ne remettent pas en cause les intérêts financiers. 

Nous pouvons et devons nous y opposer fermement. Au bout du compte, une chose doit être claire: avec un mouvement pour le climat aussi large, plus aucune municipalité ne pourra faire construire de nouvelle autoroute.

Le patriarchat au volant

L’autoroute urbaine, qui aura jusqu’à 6 voies, passera juste à côté de logements, de crèches et d’écoles. D’innombrables arbres et parties de parcs ont déjà dû laisser place aux chantiers. En voyant cela, on peut se poser la question : qui planifie un tel projet et à qui cela va-t-il servir ?

Conduire en voiture, de même que construire des routes, est prédominé par les hommes. Et c’est justement vers eux que s’oriente la planification urbaine – encore aujourd’hui. Les routes et transports individuels motorisés sont au centre de cette planification et les trottoirs, circuits cyclables et espaces publiques piétons trouvent leur place en second plan. Cette distribution de l’espace ne fait pas qu’exclure ceux qui ne peuvent pas conduire de voitures, comme les enfants et les personnes âgées, mais bénéficie surtout aux hommes : le conducteur de voiture classique à Vienne est un homme dans la soixantaine. En moyenne il parcoure 39% de ses trajets avec la voiture. En comparaison, seulement 8% des femmes entre 25 et 34 ans font leurs trajets avec une automobile (Source : Aktive Mobilität in Wien, 2021, Stadt Wien; dans l’étude utilisée par l’article il n’y avait une distinction qu’entre hommes et femmes, c’est pour cela que seulement ces genres sont évoqués dans ce paragraphe.) 

La tendance s’inverse dans la proportion des piéton.nes. Les femmes de tout âges se déplacent plus souvent à pied que leurs semblables masculins. Pendant que les femmes font presqu’un tiers de leurs déplacements à pied, ce chiffre baisse à seulement 24% pour les hommes. Une des raisons de cette différence est le fait que les femmes sont encore responsable de la majorité du travail non rémunéré (“travail du care” ou “care-work” en anglais), comme les soins, le travail domestique et l’éducation des enfants. Beaucoup de ces tâches sont reliées par des chemins pédestres. Ainsi, plus de la moitié des courses du quotidien sont effectuées à pied. Pendant que les hommes profitent de chemins simples et directs pour aller au travail et en revenir, les chemins quotidiens des femmes sont en général beaucoup plus complexes. Comme s’il ne suffisait pas que les femmes soient en général responsables de presque la totalité du travail non rémunéré, le système des transports leur pose une difficulté supplémentaire. Les routes et transports en commun de Vienne sont conçus comme une toile d’araignée où tout se rejoint au centre. C’est un avantage pour tous ceux qui utilisent les chemins directs et centraux. Se déplacer à l’intérieur des arrondissements peut par contre se révéler bien plus difficile, surtout dans les arrondissements loin du centre. On peut par exemple faire en 20 minutes le trajet entre la station d’U-Bahn Stadtlau et Schottentor, mais faire face à un parcours du combattant pour arriver à la crèche.

Mais pourquoi est-ce planifié ainsi ? La manière dont les infrastructures sont planifiées et construites est due à l’histoire. Dans notre société industrielle, le lieu de travail s’est en moyenne toujours plus éloigné du logement. Les routes entre ces deux endroits sont la priorité dans la planification des transports. Quand il s’agit d’augmentation de l’efficience des trajets, l’homme en tant que principal pourvoyeur de la famille a la priorité. De plus, la majorité des urbanistes est masculine. Ils planifient les villes et voies de communication en fonction de leurs propres besoins. Le fait que le travail du care ait d’autres exigences dans l’espace public est souvent mis de côté. 

Mais que signifient cet état de fait dans notre cas d’autoroute urbaine ? Au lieu de gaspiller plus de 450 millions d’euros pour une autoroute, la municipalité devrait enfin se décider à planifier l’espace public d’une manière juste pour tous les genres ! Cet argent pourrait vraiment profiter à la société s’il était investi dans des transports en communs dans les arrondissements excentrés, des routes cyclables sécurisées ou encore de larges zones piétonnes. Pour amorcer un changement si profond, il y a besoin d’une revalorisation du travail du care, mais aussi d’une plus grosse proportion de courageuses femmes dans les postes décisionnels.

„Où serions-nous aujourd’hui, si nous avions toujours été obéissants ?”

“Où serions-nous aujourd’hui, si nous avions toujours été obéissants ?, demande la porte-parole de LobauBleibt Lucia Steinwender quelques jours après avoir été menacée par la ville de Vienne avec un procès de plusieurs millions. La “désobéissance civile” est la transgression délibérée de lois et normes sociales avec le but de mettre en lumière des injustices. Sans mouvements sociaux et désobéissance civile, les femmes n’auraient aujourd’hui pas le droit de voter et l’Inde serait encore une colonie. Nos droits du travail seraient diminués et beaucoup d’espaces naturels seraient irrémédiablement perdus. Il n’y aurait pas de droit civiques pour les BIPoc  (Black, Indigenous and People of Color) aux États-Unis et pas de loi sur la non-utilisation du nucléaire en Autriche. Tous ces avancements ne sont pas tombés du ciel. Ils ont été acquis et mis en place grâce à la société civile, contre un état de droit qui était originellement considéré comme immuable. Sans les nombreuses personnes qui se sont battu.es contre l’injustice avec de la désobéissance, nous vivrions dans un tout autre monde.

L’occupation du Hainburger Au est l’exemple le plus connu de désobéissance civile dans l’histoire de l’Autriche. Pendant l’hiver 1984/85, des centaines de personnes ont occupé le Hainburger Au à l’est de Vienne, pour empêcher des déboisements visant à la construction d’une centrale électrique. “À l’époque nous disions : Là où le droit devient l’injustice, la résistance devient un devoir”, rapportait feu Freda Meissner-Blau, porte-parole de l’occupation du Au dans une interview en 2008. “Le pouvoir à souvent le droit avec lui, même s’il est dans le tord.” Mais d’après Meissner-Blau, on ne peut pas attendre que le cours des choses soit décidé d’en haut.

Le 19 décembre 1984, la police a essayé d’évacuer la forêt de l’Au dans la violence. Le soir même, 40 000 personnes se sont rassemblées pour une manifestation de solidarité dans le centre-ville de Vienne. La pression de la rue a permis de finalement stopper le projet de centrale électrique. Ce n’est donc pas la forêt de l’Au qui fût défrichée, mais une partie du parc national Donauauen.

Lorsque le 31 Août 2021 des centaines de personnes, majoritairement très jeunes, se placent devant des pelleteuses sur un chantier de l’autoroute urbaine, c’est à l’appel d’un “Hainburg 2.0” qu’ils répondent. “La tâche est aujourd’hui encore plus grande” selon Wolfgang Rehm, qui participait à 18 ans juste après son matura (baccalauréat autrichien) à l’occupation du Hainburger Au et s’engage depuis des décennies contre le projet de l’autoroute urbaine de l’autoroute Lobau. “À l’époque nous avons empêché une centrale électrique, mais non n’avons pas permis de transition énergétique.” Il y a eu quelques critiques par rapport au fait que tout doive toujours être en croissance, mais un regard perspicace et novateur sur le système derrière cette destruction a manqué.

LobauBleibt restera dans l’histoire comme le mouvement qui pouvait stopper l’autoroute Lobau avec de la désobéissance civile et qui a lancé une transition vers une mobilité plus respectueuse du climat. La ville de Vienne essaye cependant d’empêcher l’annulation de l’autoroute Lobau grâce à la rapide construction de l’autoroute urbaine, qui doit servir de branchement à l’autoroute Lobau. Jusqu’à présent, la municipalité a pour ce faire fait violemment évacuer deux ZAD. Le camp de protestation dans la Anfanggasse est cependant toujours présent et la résistance continuera.

Hainburg nous apprend que la désobéissance civile, un large mouvement et des protestations de masse dans les rues ont pu stopper une centrale électrique. LobauBleibt a maintenant besoin des voix de tou.tes ses supporters et supportrices, peu importe s’ils vont aux manifestations, aident à la distribution de ce journal ou mettent la pression au SPÖ. Comme le dit si justement Lucia Steinwender : “Nous n’avons pas d’autre choix. Est-ce qu’on peut rester simple spectateur.trice quand on est témoin de la destruction de nos conditions de vie, tout ça parce que c’est écrit dans une loi sur les routes fédérales de 1971?”.

„La politique prescrit aux gens comment ils doivent se déplacer“

Interview avec l’urbaniste Reinhard Seiß

Quelles priorités la politique de Vienne a-t-elle fixée dans l’aménagement urbain et le transport dans les dernières décennies? 

La priorité a été de garantir les revenus de certain.es propriétaires foncièr.es, entreprises de construction et spéculat.rices. Au niveau de la politique sociale, la construction de logement a été un succès. Par contre en ce qui concerne l’aspect durable, pérenne et de protection du climat, je trouve qu’il y a une grande disparité entre les revendications affichées à fin de propagande et la réalité qu’ils construisent.

À quoi ressemble cette disparité ?  

D’un côté, Vienne se nomme elle-même “ville modèle du climat” (“Klimamusterstadt”), et de l’autre la municipalité mène une politique de développement de grands axes routiers qui est tout sauf bénéfique pour le futur. C’est l’exact contraire de transition de la mobilité et protection du climat.

Pourquoi est-ce un problème ?

Parce qu’une ville dépendante des voitures détruit les conditions de vie que nous voulons sauver : un climat tolérable, un air sain, des sols libres de construction, ne serait-ce que pour la production alimentaire. Il ne s’agit ici de rien moins que de la destruction de nos moyens de subsistence. 

Les politiques disent souvent qu’il ne faut pas prescrire aux gens comment ils doivent se déplacer.

C’est ridicule, parce que la politique a elle-même eu par ses décisions la main mise sur le choix des transports depuis des décennies : elle a produit une ville dépendante des voitures. Ce faisant, elle prescrit à des centaines de milliers de personnes dans la zone métropolitaine comment ils doivent se déplacer : avec la voiture. Je suis sûr que beaucoup feraient volontairement leurs trajets à pied, à vélo ou dans les transports en commun, si leur environnement n’était pas orienté autour de la voiture. 

Comment s’accorde le but d’être une “ville modèle du climat” avec la politique de gestion des transports de la ville et ses projets d’autoroute urbaine et de tunnel sous le Lobau ?

Le développement des grands axes urbains est en contradiction complète avec toute idée de protection du climat. De nouvelles rues attirent un nouveau trafic. C’est-à-dire une augmentation du rejet de CO2 et plus de confiscation de sols problématiques.

 N’avons-nous pas besoin de projets pour l’autoroute Lobau et l’autoroute urbaine pour augmenter la croissance économique ?

Si nous voulons continuer avec notre économie du jetable et notre société de consommation, nous aurons naturellement besoin d’encore plus du type de croissance avec laquelle nous avons abîmé notre planète dans les dernières décennies. Cependant, si nous disions que cette obsession de la croissance n’est d’aucune manière durable et à des conséquences catastrophales, alors la croissance économique comme elle a été comprise jusqu’ici ne peut plus être un objectif à suivre. Cette croissance se base sur l’exploitation humaine, le gaspillage de matières premières et des processus polluants de production, de commerce et d’élimination des déchets. Notre croissance économique est la meilleure indication de la destruction mondiale dont nous nous plaignons.  

Comment devrait un arrondissement comme Donaustadt être aujourd’hui développé ?

Avec une modernisation sous la forme de zones de peuplement plus proches les unes des autres et des transports publics vraiment attractifs, surtout les tramways. Une réactivation du réseau ferroviaire des S-Bahn, qui a été délaissées dernières années, serait également bénéfique. De plus, les logements, bureaux, commerces et zones industrielles devraient être reliés au lieu d’être planifiés et construits séparément. 

Que signifierait une telle restructuration pour la qualité de vie ? 

Une amélioration graduelle. Un cadre de vie plus riche, un paysage urbain plus attractif, des trajets plus courts pour travailler et faire ses courses, moins de transports en voiture forcés, moins de temps passé dans les bouchons.

Reinhard Seiß (c) Heidrun Schlögl

La résistance ne peut pas être évacuée – Perspective d’une zadiste (occupante de camp de de protestation)

Début avril, la ville a fait en coopération avec l’ASFINAG évacuer la dernière ZAD contre la construction de l’autoroute urbaine. En effet, Ulli Sima (conseillère municipale viennoise pour l’innovation, l’urbanisme et la mobilité) “en a fini avec les camps de protestation” (sic!). Nous sommes une épine dans leur pied, et nous en savons la raison. “En avoir fini avec les camps de protestation” ne signifie pour le SPÖ pas juste d’aggraver en paix la crise climatique à coup se construction d’autoroutes, mais aussi de détruire quelque chose qui lui fait peur : des lieux publics, dans lesquels un échange entre différents groupes peut avoir lieu sur un pied d’égalité. 

Des lieux où la culture est libre, les rondes de discussion participatives et le jardinage créatif. Des lieux où des alternatives critiques et anticapitalistes peuvent être développées, pour tendre vers une ville sociale et juste climatiquement. 

Avec cette évacuation, la municipalité montre quelles voix ont le plus de poids dans leur politique : pas celles des citoyen.nes, mais celles des entreprises de construction et des investisseu.ses. La réaction de la ville à la participation politique consiste donc à des centaines de policièr.es et des brigades canines. Nous en avons fini avec vous et votre politique du béton !

Un grand arbre…

+ compense les émissions de CO2 de presque 3 maisons individuelles 

+ produit de l’oxygène pour 10 personnes 

+ filtre 35 000 mètres cubes d’air par jour par environ 1 200 m² de surface de feuilles 

+ réduit la pollution aux particules fines, la quantité de pollen et de bactéries 

+ fait de l’ombre et rafraîchit en absorbant plusieurs centaines de litres d’eau et en en évaporant la même quantité 

+ est important pour le cycle de l’eau dans les sols

+ offre un refuge et de la nourriture aux animaux

 

Source : la nature dans le jardin

Le mouvement crée  des liens

Nous nous connaissions individuellement un peu auparavant, avant d’avoir passé plus de temps ensemble à trois. Avec le camp et l’occupation c’est devenu beaucoup plus intensif. C’est quelque chose de très différent de connaître quelqu’un de vue et de passer une nuit à l’étroit à côté de cette personne. La tour (construction dans la ZAD) n’avait pas beaucoup de place.
À un moment, on a passé beaucoup de temps à trois et on a partagé beaucoup d’expériences ensemble grâce auxquelles on a fini par se mettre très facilement à la place des autres. On s’est rendu compte qu’on s’entendait très bien. Ça donne tellement de forces quand notre activisme se fait avec des gens que l’on aime bien. Bien sûr on est souvent fatigué et épuisé, mais cette communauté est comme une catapulte avec laquelle on s’en voit les uns les autres dans les airs, se développe et se fortifie.
La ZAD est un lieu où on discute, remet l’état des choses en cause, où on a d’intenses discussions et essaye de créer un safe space pour chacun.e (espace protégé). Les liens que nous créons ici sont très intenses, mais aussi très ouverts.

Conseil de lecture : “Dernière génération” de Paula Dorten et Marcus Wadsak

La crise climatique est la plus grande menace pour l’humanité. Ce manifeste est un appel aux citoyen.nes d’aller dans les rues pour se faire entendre et exiger une justice climatique. C’est le souhait simple et bruyant d’avoir un futur. L’activiste Paula Dorten parle de ses peurs et rêves. L’expert du climat et météorologue Marcus Wadsak explique à l’aide de faits scientifiques pourquoi nous n’avons plus de temps et la crise climatique changera pour toujours nos vies. Nous avons cependant encore la possibilité de façonner ce changement. C’est la seule chance de l’humanité pour que cette génération ne soit pas la dernière. 

Présentation du livre : 15 mai, 13h30, dans le cadre du festival Kultur statt Beton (de la culture au lieu du béton).

#LobauBleibt maintenant dans tout Vienne 

Nous avons un monde à gagner et avons besoin de tous pour le faire !

Prochaines dates et possibilités de participer :

Rejoins-nous pour la distribution  du journal LobauBleibt dans tout Vienne

(www.facebook.com/LobaubleibtinWien)

  • 6 mai, 18h00: Révolte écologique ? Dans toute l’Europe ? Discussion avec des activistes de Serbie et d’Australie sur la coopération internationale, Camp de protestation 
  • 13 mai 15h00 “Des arbres plutôt que des voitures”, rassemblement pour la politique des transports de Vienne, Hörlgasse/Wasagasse
  • 14 & 22 mai, 13h00: Comment les entreprises de construction enbétonnent le futur – Promenade le long de l’autoroute urbaine, Rendez-vous U2 Hausfeldstraße
  • 15 mai: Festival Kultur statt Beton (de la culture au lieu du béton) au camp de protestation avec la présentation du livre de Paula Dorten et Marcus Wadsak
  • 22-29 mai: „Le camp du climat à Vienne” avec des Workshops et un programme culturel au camp de protestation www.klimacamp.at
  • 25 mai, journée d’action contre l’autoroute urbaine
  • 28 mai, 12h00: LobauBleibt va au congrès régional du SPÖ Wien. Point de Rendez-vous : SCHWEDENPLATZ
  • 10-17 juin: Exposition Lobau, Kollektiv Kaorle, Schmalzhofgasse 5/2

Camp de protestation (rassemblement déclaré officiellement): Parc dans la Anfanggasse, 1220 Vienne (Autriche)

Infos actuelles ici : t.me/Lobaubleibt 

Compte banquier Lobaubleibt pour les dons
IBAN: AT03 2011 1844 5763 5300
BIC: GIBAATWWXXX
Banque : Erste Bank
Référence de payement : Spende Lobau bleibt

S’informer et informer les autres
Organiser des réunions d’information au camp, dans l’association, dans la paroisse, en ligne…
Les représentant.es de LobauBleibt peuvent volontiers partager leur savoir et répondre aux questions sur la protestation et les alternatives.

Faire des dons de matériel et de nourriture
Les dons de nourriture vegan sont toujours les bienvenus à la ZAD. Pour savoir de quel type de matériel le camp a actuellement besoin, vous pouvez regarder dans le Ticker LobauBleibt (sur Telegram) ou bien sur place. 

Soutenir sur place
Point d’information et camp de protestation (rassemblement déclaré officiellement) : Parc dans la Anfanggasse, 1220 Wien. Venir pour quelques heures, y passer la nuit ou faire une garde de nuit est déjà d’un grand soutien !